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Extraits de Tokyo Rhapsodie
18 juillet 2008

VI. ANGELA

Extraits du roman Tokyo Rhapsodie aux éditions la Musardine, cliquez ici pour en savoir plus...

Seiji avait fini sa tournée avec le bas du tableau. Le racolage étant interdit au Japon, seules les étrangères acceptaient de le faire, et encore à leurs risques et périls. Deux, trois filles faisaient discrètement le trottoir ce soir-là et Seiji s’approcha de l’une d’elles, une Chinoise au visage encore enfantin et qui se faisait appeler Mei-Ling. Elle travaillait en général à domicile, ce que les publicités dans les boîtes aux lettres appelaient "delivery health", mais quand la soirée était calme, son souteneur l’envoyait tapiner. Elle semblait tout droit sortie d’un roman de Mian-Mian avec son visage très blanc et son maquillage épais. Elle portait une robe chinoise fendue si haut qu’on ne pouvait pas manquer la dentelle rouge de sa culotte. Elle adressa à Seiji un sourire désarmant, dévoilant ses dents, petites et régulières. Il bougonna :

— T’as pas vu Angela ?
— Non. C’est privé ou professionnel ? Parce que si c’est privé...

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase :

— Lâche l’affaire.

Habituée aux rebuffades du fait de sa nationalité,Mei-Ling haussa gracieusement les épaules et arrondit ses lèvres charnues en une moue délicate. Seiji était sur le point de tourner les talons quand Angela apparut à la porte de l’immeuble derrière lui. Il lui fit un petit signe et elle répondit par un sourire qui sembla s’étendre à tout son corps.

AngelaElle marcha vers lui en balançant les hanches. Ses jambes étaient nues, elle ne portait qu’un short en jean extra-mini et un T-shirt à col rond, de couleur claire, et si court qu’il laissait voir son nombril. La blancheur du vêtement contrastait avec le brun de sa peau. Son visage était typique des beautés philippines, les yeux grands et expressifs surmontés de longs cils arqués, un nez aplati au-dessus d’une bouche large et pulpeuse. Elle s’adossa au mur à côté de lui et il sentit son parfum, musqué, avec derrière une note animale : l’odeur d’une femme qui sort du lit de son amant.

—Tu veux monter ? Pour toi je fais un prix.

C’était une blague entre eux. Il la suivit sans un mot et poussa la porte qu’elle avait empruntée deux minutes plus tôt. L’accès donnait sur un long couloir éclairé par une lampe à néon blafarde. Elle poussa une porte de fer et se retrouva dans un autre immeuble. C’était là que les filles de Seiji emmenaient leurs clients, le plus souvent des gens trop pressés pour faire ça au love hotel. Angela se retourna pour lui faire un clin d’oeil et l’invita à monter dans un sabir mêlant mots japonais et accent philippin.

La chambre était triste et nue. La lumière basse, teintée de mauve, donnait au lieu une ambiance de grotte. De petits haut-parleurs diffusaient une musique américaine où dominaient les basses. Le rythme des percussions sembla immédiatement se transmettre à la fille, et elle retira son short en se balançant lascivement de gauche à droite. Seiji ignora royalement le lit posé à même le sol et s’assit sur l’étroit tabouret qui traînait dans un coin. Angela lui tournait le dos et farfouillait dans un meuble bas. Il la regardait, admirant ses fesses couleur de pain grillé séparées par la ficelle du string. Elle finit par se retourner, un préservatif encore dans son emballage au coin des lèvres. Elle souriait, Seiji éclata de rire :

— Pas ce soir, chérie, suce-moi, ça suffira.

Avec une moue un peu moqueuse, elle posa la capote sur le meuble et tomba à genoux. Elle s’approcha de lui à quatre pattes en le regardant droit dans les yeux. Une mèche brune tombait sur le côté de son visage, elle se pourléchait les lèvres en grognant doucement. Seiji sentit son désir monter tandis qu’il fouillait ses poches. Il en sortit son téléphone portable et pressa le bouton "photo". Toujours à quatre pattes, elle arriva à ses genoux et repoussa le portable.

— J’aime pas la photo, toi toujours faire photo et pas penser à moi.

Il referma le cellulaire à regret. Elle s’était mise à genoux sur la moquette rase et était en train d’ouvrir sa braguette et d’extraire son sexe du caleçon. Le membre était déjà un peu gonflé dans sa main mais elle gronda :

—Tu vois. Tu fais la photo et tu bandes pas.

Elle rejeta sa tête en arrière et retira son T-shirt. Sa poitrine se balançait en dessous, à peine tenue par un soutien-gorge si échancré que l’on voyait ses tétons. Elle le retira d’un geste et prit ses seins dans ses deux mains en penchant la tête sur le côté.

—Tu veux baiser mes nichons ?

Il se contenta de se caresser sans rien dire. Elle écarta cette main importune d’une tape et prit la verge maintenant raide entre ses doigts. La voracité d’Angela en faisait l’une des meilleures gagneuses de ce coin de la ville. Elle aimait la baise et son agressivité sexuelle, en rupture complète avec la soumission habituellement un peu nunuche des Japonaises, plaisait beaucoup.

Elle était en train de travailler de sa langue et de ses lèvres, titillant la verge sur toute la longueur avant de la prendre dans sa bouche et de la couvrir de salive. Satisfaite par la rigidité du membre, elle le coinça entre ses deux seins et Seiji grogna de plaisir en sentant la douceur du sillon qui emprisonnait son membre humide. Angela baissa la tête, bouche ouverte, et cracha sur ses seins. Elle les serra une fois qu’ils furent luisants de salive et commença à bouger tout son corps de haut en bas en murmurant en espagnol, grondante comme une lionne. De temps en temps elle donnait des coups de langue sur le gland qui apparaissait et disparaissait entre les deux globes de chair.

Seiji s’était mis à haleter. Relâchant ses seins, Angela libéra la verge et la prit dans sa bouche presque entièrement, aspirant fortement tout en bougeant la tête d’avant en arrière. Ses doigts fouillaient la braguette de Seiji pour en extraire les testicules et les malaxer délicieusement. Elle sentit le garçon prêt à jouir et sortit brusquement le sexe de sa bouche dans un "pop" sonore. Reculant la tête, elle mit son buste en avant tout en le branlant vigoureusement. Ses efforts furent vite récompensés et le membre cracha un sperme épais sur les seins offerts, le blanc de la semence contrastant avec le brun de sa peau nue.

Pantelante, elle attira à elle une boîte de mouchoirs en papier et la tendit à Seiji. Il s’essuya pendant qu’elle faisait de même avec sa poitrine. Elle le regarda se rhabiller. Il s’apprêtait à partir quand elle lui tira sur la manche :

— Merci, mon beau. Avec toi toujours c’est bon.

Il lui fit un clin d’oeil et sortit. Il souriait, la journée avait été bonne. Dans la poche de sa veste il y avait la recette collectée pendant la nuit, il ne lui restait plus qu’à déposer le tout dans le coffre de son bureau et il pourrait aller chercher Yu-Chan.

tokyorhap_icone

 

 

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